Histoire de Puteaux

De l'antiquité à la révolution

Le village de Puteaux semble avoir été habité dès le IIIe siècle. En 1950, des travaux de fouilles permettent la découverte de 50 pièces d'or et 60 statues appartenant à la tribu des PARISII.
L'origine du nom de Puteaux semble provenir de Puteoli (petits puits) en raison du nombre de ceux-ci creusés pour trouver l'eau potable. Quelques-uns existent encore.
Une autre source indique que le nom viendrait d'Aquaputta (le marécage) cité dans la charte de Dagobert.
En 647, Dagobert, le bon roi, signe une charte en son Palais de Clichy (Clipiaco), la quatorzième année de son règne, faisant donation perpétuelle à l'Abbaye de Saint-Denis de son domaine de Puteaux (AquaPutta) : "Nous voulons que ce domaine soit transmis avec toutes ses terres, ses maisons, ses serfs, ses vignes, ses bois, ses champs, ses troupeaux avec leurs bergers, ses tenants et ses aboutissants."
Cette liste est un parfait inventaire du patrimoine de notre village à cette époque.
L'histoire ne nous a rien laissé sur le passage des Vikings se dirigeant sur Lutèce pour l'incendier, au cours de la grande invasion de 885. Il est probable que lors de la remontée du grand fleuve, le petit bourg, qui devait devenir Puteaux, eut à souffrir des exactions guerrières des hommes venus du Nord.

Un lieu appelé Puthiaux
En 1148, le roi Louis le Jeune est parti en pèlerinage en Palestine. Le régent du royaume, l'Abbé Suger, signe un document important pour l'histoire de notre cité.
"Nous avons donné une constitution à un nouveau village, dans un lieu appelé Puthiaux près du fleuve de la Seine.
Nous avons arrêté que les habitants payeront douze deniers, selon la loi des forfaits ordinaires ; qu'ils demeureront exempts de toute taille ; qu'ils ne suivront que nous et qu'ils ne répondront en justice à aucun autre qu'à nous ou à notre sergent demeurant dans ce même village.
Pour ce qui est des forfaits graves, comme le vol et autres délits semblables, ils ne pourront nullement se racheter."
À cette époque, le hameau relève religieusement de la paroisse de Suresnes et lui verse une rente annuelle : un pain et trois cierges. Ce tribut paraissait encore bien lourd à nos concitoyens.
Ceux-ci refusent d'acquitter cette redevance. Menacés d'excommunication, ils cèdent en 1212. Une somme d'argent versée une fois pour toutes rachète les redevances en nature.
Au début du XVIe siècle, commence la construction d'une chapelle, en bord de Seine, qui sera terminée en 1523.




L'évèque de Paris, François Poncher, bénit cette église qui sera, 462 ans plus tard, bénie à nouveau par l'évèque de Nanterre, François Favreau. Après la seconde Guerre mondiale, faute d'entretien, elle est devenue un tas de ruines. Réhabilitée par la municipalité de Puteaux, avec le concours de l'État elle est rendue au culte en 1985.
Selon les conditions autorisant sa construction, l'église de Puteaux n'a droit qu'à une cloche. Pourtant dès le 29 octobre 1648, une deuxième cloche d'un poids de 409 livres a pour marraine une dame Higelin qui la baptise de nom de Catherine.
Une troisième cloche, Charlotte, est ajoutée le 17 mars 1662. D'un poids inférieur, elle a pour marraine dame Catherine de Ricouard. Ces trois cloches sonneront les joies et les peines du bon peuple de Puteaux jusqu'à la Révolution.
Un décret de la Convention nationale du 23 juillet 1793 les envoie aux fonderies voisines pour y être, selon les termes, "fondues en canon".
Pendant la Fronde, le 18 janvier 1649, les habitants demandent trente mousquets afin de défendre Puteaux. En 1685, la seigneurie de Puteaux passe à la communauté religieuse des dames de Saint-Cyr.

Maisons de campagne et château À cette époque, la noblesse et la grande bourgeoisie possèdent fréquemment une résidence secondaire à Puteaux.
L'île, croulante de verdure entre les deux bras du fleuve, les coteaux couverts de vignes ; il est vrai que le tableau est plein de charme.
Madame de Coulanges écrit le 8 juillet 1695 à sa cousine, Madame de Sévigné : "Je crois qu'à la fin, Monsieur de Chaulnes va acheter à Puteaux une maison près du Pont de Neuilly, au bord de la rivière ; il y a de quoi faire des merveilles, et il les fera, car il a une extrême envie de maison de campagne."
Le célèbre compositeur et grand courtisan Jean-Baptiste Lully possédait une maison au 58, rue Voltaire. Il y vivra de 1675 à 1687. Tué, comme on le sait, par son bâton de chef d'orchestre.
Monsieur de Bourges, correcteur des comptes (!), possédait une superbe résidence dans l'île de Puteaux. Il donna, en 1679, une fête vénitienne qui fit grand bruit à l'époque.
Il y avait de nombreux imitateurs dans les îles voisines de Neuilly et de Courbevoie. On peut lire dans le Mercure-Galant de juin 1679 : "Les îles estoient remplies d'un nombre infini de lumières qui produisaient le plus bel effet du monde. On voyait briller sur la rivière plus de cent petits bateaux."
Roque de Fillol écrira plus tard : "L'île de Puteaux fut au cours de ce siècle dépravé, où le culte de Vénus le disputait à celui de Bellone, le théâtre de magnifiques et galants régals."
Le château et le parc de Puteaux ont été réalisés en 1698 par le comte de Gramont, maréchal de France, sur des terrains appartenant précédemment à une congrégation religieuse. Le duc de Penthièvre, aïeul du roi Louis Philippe, achète le château en 1751, peu après son achèvement.
En 1812, c'est le duc de Feltre, maréchal de France, ministre de la Guerre sous Napoléon Ier, qui en devient le propriétaire.
Un Anglais paiera, le 27 mai 1820, la somme de 85000 francs pour l'acquérir. Après de mauvaises affaires en Bourse, il devra s'en séparer au profit d'un notaire nommé Dentend.
Le château est démoli en 1881.
La rue du château, située à son emplacement, est devenue depuis la rue Francis-de-Pressensé. On peut encore voir aujourd'hui, à son intersection avec la rue de Verdun, la forme caractéristique de l'entrée du domaine à cette époque.

De jeunes paysannes devant la duchesse La duchesse de Guiche est plusieurs fois honorée de la visite de Madame la duchesse de Bourgogne. Une première fois, le 3 septembre 1700, de grandes réjouissances sont données dans le château de Puteaux : on fait une telle consommation de bougies que la maison "paraît tout en feu".
La fête se termine par un bal donné aux paysans de la localité. Louis Bouquet, auteur de la grande fresque qui orne l'escalier d'honneur de l'hôtel de ville de Puteaux, déclarera en 1935 : J'ai voulu des scènes pastorales, aimables, avec des détails amusants. Le thème m'était imposé - l'histoire de Puteaux - et mes recherches m'ont fait découvrir une relation ancienne d'une réception chez la duchesse de Guiche qui habitait Puteaux. Le Mercure de France d'avril 1706 écrivait à ce sujet : " les journaux de ce temps n'ont point oublié de marquer la manière dont les jeunes paysannes de Puteaux se présentèrent devant la duchesse de Bourgogne ..."
C'est ce passage qui m'a inspiré la scène du rond-point des Bergères, le grand motif central."
Le 16 août 1717, Puteaux devient paroisse indépendante.
À partir du XVIIe siècle, une compagnie de gardes suisses est basée à Puteaux. Il en sera ainsi jusqu'à la construction de la caserne de Charras, en 1756, à Courbevoie. Les grands gaillards ont fière allure dans leur habit d'apparat. Un jour sur six, ils montent la garde aux Tuilleries pour assurer la sécurité du roi.
Beaucoup d'entre eux se marient avec des jeunes filles putéoliennes, en particulier des filles de vignerons.
En 1726, Puteaux compte 699 habitants d'après le Dictionnaire universel de la France. En 1772, le nouveau Pont de Neuilly, en pierre et en fonte, seul lien, à l'époque, entre Puteaux et Paris, est inauguré par le roi Louis XV. Conçu par l'ingénieur Perronnet, il doit être remplacé après la Seconde Guerre mondiale par un pont en acier.
Vient 1789.

Vignerons et blanchisseurs Au début de la Révolution, les Putéoliens, à part quelques châtelains et bourgeois, sont vignerons ou blanchisseurs. Les coteaux de Puteaux sont couverts de vignes qui produisent, paraît-il, un vin de petite qualité.
Quant aux blanchisseuses, elles se perpétuent jusqu'à une époque récente.
Les familles les plus anciennes de Puteaux s'appellent : Heitz, Nezot, David, Gilbert, Gramont, Gault, Dubois, Cochery.
Le 7 février 1790 a lieu l'élection d'un maire : Guillaume Nezot. Le 4 juillet de la même année, le drapeau de la garde nationale est béni par Eustache-Louis Noel, curé de la paroisse. Ce drapeau est orné d'un rosier, d'un puit, d'une gerbe de blé et d'un cep de vigne.
Le 10 novembre 1793, un arbre de la liberté est planté.
Plus d'église, plus de saint. Saint-Denis, dans le vocable révolutionnaire, s'appelle Franciade. Puteaux dépend de ce district. Un administrateur de Franciade fait enlever les cloches de l'église Notre-Dame-de-Pitié. Puis, l'église est transformée en temple de la Raison. On est au coeur de la Terreur. La municipalité en place est doublée par une société populaire, " composée de citoyens putéoliens républicains " prêts à démasquer tout suspect de mollesse vis-à-vis de la République. Puteaux devra rester dans l'arrondissement de Saint-Denis jusqu'à la création du département des Hauts-de-Seine en 1964.
Puis, vient "Termidor" et le temple redevient église à la requête, notamment, du citoyen Jean-Louis Gillet, vicaire constituant, le 21 juin 1795 (3 Messidor An III).

Le XIXème Siècle
Le 26 août 1822, les vendanges commencent et sont achevées le 3 septembre. Une pierre gravée d'un immeuble de la rue Bourgeoise atteste ces faits.
Les usines "Lorilleux" s'installent en 1824 sur le plateau, entre la rue de la République et la rue Bernard-Palissy. Fabriquant d'encre de renommée mondiale, la société Lorilleux prend comme emblème le "moulin de Chantecoq" situé dans sa propriété. Elle a fait connaître la silhouette de ce monument dans le monde entier. Le Moniteur mentionne que le "dimanche 25 janvier 1831 a été inauguré, à la mairie, le buste de Louis-Philippe, roi des Français. Des toasts, à la fin du banquet furent portés au roi, à l'armée et aux bons Polonais qui tentaient de recouvrer leur indépendance."
En 1833, Vincenzo Bellini s'installe à Puteaux - 63, quai Royal - (aujourd'hui quai de Dion-Bouton). Né à Catane, en Sicile, Bellini est l'auteur de plusieurs opéras, dont la Norma, le préféré de la "Callas".
Après avoir composé les Puritains, il meurt, en 1835, dans la maison située près du Pont de Neuilly, dans des circonstances tragiques restées ténébreuses.
On retrouve en 1860 dans la population de nombreux descendants dont les noms attestent de leur origine helvitique : les descendants des Suisses installés le siècle précédent.
Parfaitement intégrés, ils ont alors des professions bien définies :
- marchand de porc : Guthoerl, Mesner ;
- blanchisseurs : Zurcher, Stulmuller ;
- épicier, vins : Stuzer, Lutz, Grosheintz ;
- graveurs sur bois : Lamberger, Nefftzer.
D'autres : Engelhs, Heidercher, Mulher, Kroninberger, Netter, Schultz occupent le plus souvent des professions à caractère artisanal ou commercial.
Une ville industrielle Puteaux a été une cité de l'ère préindustrielle. Sa situation, à l'ouest de la Capitale, près des quartiers marchands, y a certainement contribué. Au milieu du XIXe siècle, Puteaux est encore couvert de champs de vigne. Le bourg occupe le dixième de la commune. Il y a là de larges espaces disponibles pour l'installation de grandes usines, près de la capitale. D'autre part, Puteaux est, à l'époque, doté d'un port très fréquenté par les péniches livrant les matières premières.
Vers 1840, l'activité est presque entièrement consacrée à l'impression sur étoffe. L'arsenal est implanté sur les quais de la Seine en 1866.
À partir de 1865, une grande usine de teinturerie industrielle s'installe dans la commune.
Le chemin de fer est inauguré le 4 août 1839. La ligne reliait Paris à Versailles. Le 1er mai 1889, Puteaux devenait tête de ligne de l'embranchement qui aboutissait au Champs-de-Mars, puis aux Invalides.
Actuellement, cette ligne dessert Issy-les-Moulineaux ; un projet prévoit de la prolonger à nouveau jusqu'aux Invalides ! Vers le milieu du siècle, une suave odeur de rose se répand sur le plateau.
Des champs entiers sont consacrés à la culture de la rose de Puteaux (Rosa damascena).
Cette espèce est très recherchée des pharmaciens et des parfumeurs, les premiers faisant entrer son suc extrait des pétales dans la composition de leur collyre, et les seconds en extrayant une huile essentielle destinée à la parfumerie.
Déjà en avance sur son temps La première pierre de la mairie de Puteaux est posée en 1854. Elle sera achevée en 1856 et elle servira jusqu'en 1934, date de son remplacement par l'actuel hôtel de ville de Puteaux.
En 1852, est posée la première pierre des écoles communales. À cette époque, Puteaux est déjà une commune en avance sur son temps. C'est ainsi que le conseil municipal, sous le second Empire, a décidé que la commune allouerait un traitement fixe aux intituteurs à compter du 1er janvier 1863, puis, trois ans plus tard, vote la gratuité absolue de l'enseignement à dater du 1er janvier 1866.
1870 : la guerre : la commune, située dans le rayon de la forteresse du Mont-Valérien, est exposée aux tirs de l'ennemi. La quasi-totalité des Putéoliens se réfugie à Paris. Le conseil municipal siège au 195, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
En 1871, Roque de Fillol devient maire pour quelques mois. C'est l'époque de la Commune. Il est accusé de sympathie avec les insurgés. Il sera déporté en Nouvelle-Calédonie, après été condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il est gracié en 1879. "Un long et amer exil", écrit-il. Dans son livre, Histoire de la presqu'île de Gennevilliers, édité en 1889, il consacre un chapitre à Puteaux.
On peut y lire : "Au point de vue de l'opinion, Puteaux a toujours marché à l'avant-garde de la démocratie la plus radicale. Les banquets de 1848 sont restés célèbres".
C'est pendant cette période qu'est déposée la statue de l'Empereur Napoléon 1er, et remplacée, le 12 août 1883, par une oeuvre due au sculpteur Barras pour symboliser La Défense de Paris.
Une place puis, au XXe siècle, un quartier ont fait connaître le nom de La Défense sur la planète entière.

Début du XXème siècle
Troisième chapitre : Début du XXe siècle C'est au début du siècle que Gaston Duchamp, dit Jacques Villon, se fixe à Puteaux, rue Lemaître.
Ses dessins sont publiés dans les gazettes. Il s'intéresse particulièrement à la gravure.
Après son adhésion à l'école cubiste, il se tourne vers l'abstraction avant de se consacrer à l'aquafortisme : il meurt en 1963. Le Tchèque Franck Kupka est né en Bohème en 1871. Il fait la connaissance de Jacques Villon, s'installe à Puteaux, s'y marie, il deviendra pionnier de l'art abstrait. Il décède à Puteaux en 1957.
Le "groupe de Puteaux" est composé de Villon, Kupka, Gleizes Metzinger, Picabia, Léger.
Des quartiers de Puteaux immortalisent aujourd'hui les noms de Villon et Kupka.
Atmosphère, c'est Puteaux 1904. La famille de Michel Bathiat débarque 7, rue de Paris à Puteaux. Le père est embauché comme chef d'équipe aux Tramway du département de la Seine. Avec lui, son épouse, sa fille et son fils.
Beaucoup plus tard, la fille Léonie Maria Julia Bathiat raconte le vie de Puteaux à cette époque dans son livre de Mémoires : La défense. Maria Bathiat est plus connue sous son nom de star : Arletty. Elle écrira quelque part : "Atmosphère c'est Puteaux." Elle raconte la vie des immigrés italiens nombreux à l'époque dans le quartier.
La famille habitera successivement rue de Paris (maintenant rue Jean-Jaurès) au 55 puis au 39, quai de-Dion-National (quai de-Dion-Bouton).
En décembre 1987, une plaque a été apposée sur la Halte culturelle située rue Jean-Jaurès. Arletty présente fit le tour de la ville dans une Dedion-Bouton 1913.
Puteaux, ville industrielle L'industrie automobile sera particulièrement florissante dans notre cité principalement jusqu'en 1939. Il n'est que citer les noms d'Unic, Saurer ainsi que Daimler-Benz (Mercedes) expropriés pour agrandir l'Arsenal au début de la guerre 14-18. De nombreux ateliers fabriquent des "autos" à la demande, comme le prestigieux Labourdette (rue Arago).
Dans un petit atelier situé rue des Bas-Rogers, Levasseur invente un moteur d'aéroplane resté célèbre : l'Antoinette.
Un jeune ajusteur de Puteaux, Georges Legagneux, s'intéresse aux premiers essais des avions Levavasseur. Il est le premier homme au monde à voler plus de 200 mètres en 1908.
En 1910, le 9 décembre, il couvre à bord d'un Bleriot, 400 km en 4h35. Puis détient le record de hauteur à 3100 mètres.
En 1912, il devient recordman du monde de vitesse (113 km à l'heure).
Le 27 décembre 1913, il monte à 6150 mètres, altitude fabuleuse pour l'époque. Il est tué.
En janvier 1910, survient une terrible inondation submergeant une partie de la région parisienne. À Puteaux, les quais sont sous plus d'un mètre d'eau, ainsi que le quartier de la vieille église, les rue Godefroy, Jean-Jaurès. On n'avait pas vu un pareil désastre depuis deux siècles. Les ouvriers de la petite ville anglaise de Keighley font un don important pour l'époque afin d'aider les sinistrés. Le conseil municipal, dès le 8 mai, débaptise la rue de Penthièvre pour lui donner le nom de Keighley.
En 1912, débute la construction de la salle des fêtes qui, après la Seconde Guerre mondiale, deviendra l'actuel théâtre des Hauts-de-Seine.
Durant la guerre de 14-18, un grand bâtiment est construit dans l'île de Puteaux. Des mutilés y fabriquent des jouets. Le parfumeur Coty occupera plus tard cet édifice où il installera sa première usine de parfum.
Le 23 juin 1934, l'hôtel de ville de Puteaux est inauguré.
Dès la fin de 1930, un concours lancé par la municipalité prévoit pour la première fois en France un complexe centralisant les services administratifs communaux et les services de l'État (PTT, justice, Trésor public, etc.) afin de donner un maximum de commodités aux usagers.
À l'époque, la notion d'hôtel de ville suggère une débauche de clochetons et de beffrois. Cette mise en concours correspond à un changement des mentalités en ce qui concerne l'esthétique d'un tel bâtiment. C'est le cabinet d'architecture des frères Niermans qui remporte le concours. Leur projet rompt avec les habitudes en proposant un bâtiment aux lignes pures tel qu'on le connaît.
La décoration est confiée aux plus grands artistes du moment, Louis Bouquet réalise la grande fresque de l'escalier d'honneur dédiée à l'histoire de Puteaux.
Un autre grand prix de Rome, Dionisy, peint le décor pariétal de la salle des mariages.
Janniot, 1er grand prix de Rome de sculpture, réalise la fresque à l'entrée de la poste.
Les meubles de bureaux sont
signés des plus grands maîtres des années trente dont Ruhlman.
La mairie obtient, en 1938, le prix Bailly récompensant la plus belle mairie de France de l'époque.
La deuxième oeuvre importante des frères Niermans à Puteaux, l'école Marius-Jacotot, est inaugurée le 9 juillet 1938. Les architectes ont proposé à cette époque une école unique tant par sa conception que par ses équipements. Par certains aspects, les lignes de l'école sont inspirées du style du paquebot Normandie lancé en 1937.
Cependant, cette architecture de briques rouges aux lignes arrondies a marqué fortement son espace.
Le bâtiment a mal résisté au temps et d'importants travaux de rénovation sont apparus nécessaires.
Les frères Niermans construiront à Puteaux en 1938, à l'emplacement de l'ancienne mairie, une maternité devenue depuis le centre hospitalier.

Les maires de Puteaux de 1789 à aujourd'hui
Guillaume NEZOT en 1790
Pierre NEZOT en 1791
Philippe GAULT de 1791 à 1795
François JEAN en 1795
Guillaume NEZOT de 1795 à 1800
Jean SAULNIER de 1800 à 1816
Denis LEGRAND de 1816 à 1826
Bernard GERHARD de 1826 à 1831
Pierre LANGLASSE a refusé le poste
Victor BEAU en 1832
Guillaume JULLIEN de 1833 à 1840
Claude PITOIS de 1840 à 1847
Gabriel PANAY en 1848
Alfred MICHEL de 1848 à 1851
Jean-Baptiste LEONARD de 1851 à 1857
Léon GODEFROY en 1857 et 1858
Joseph BOUCHEROT de 1858 à 1870
Auguste BLANCHE en 1870 et 1871
Jean-Théoxene ROQUE DE FILLOL en 1871
Arthur GUILLAUMET en 1871 et 1872
Charles LORILLEUX en 1872
Auguste BLANCHE de 1872 à 1880
Ernest FRANCILLON de 1881 à 1884
Charles CHENU de 1884 à 1894
Charles DECROIX de 1894 à 1912
Lucien VOILIN de 1912 à 1925
Marius JACOTOT de 1925 à 1930
Georges BARTHELEMY de 1930 à 1944
Firmin AURY en août 1944
Henri BUISINE d'août 1944 à 1945
Jean NENNIG de 1945 à 1947
Roger DENIAU en 1947 et 1948
Georges DARDEL de 1948 à 1969
Charles CECCALDI-RAYNAUD  de 1969 à 2004
Joelle CECCALDI-RAYNAUD depuis 2004

Remerciements
Merci au député maire Charles CECCALDI-RAYNAUD de m'avoir autorisé à diffuser ce texte.
Grand merci à Mr COLAS l'auteur de ce texte qui m'a fourni deux de ces livres sans lesquels il n'y aurait pas l'historique de la ville de Puteaux.